Identité professionnelle

 Un peu d'histoire :

L’identité de la bibliothèque française est fondée sur un double héritage la bibliothèque populaire et la bibliothèque savante. Au 19^ème siècle, le bibliothécaire est essentiellement un érudit. La première formation spécialisée est l’école des Chartes, ouverte en 1821, elle forme des spécialistes du livre ancien. Avec les confiscations révolutionnaires, les bibliothèques sont devenues les gardiennes du patrimoine national. La lecture publique existe dans le réseau des bibliothèques populaires fondé par des associations, coopératives, communautés religieuses ou syndicats. Ces bibliothèques sont gérées par des militants de l’éducation populaire. L’émergence de la profession à la fin du XIXème siècle est possible grâce à sa capacité à promouvoir des normes et techniques, les bibliothécaires définissent ainsi leurs spécificités. Le métier se forme grâce à un savoir-faire. Il sera progressivement reconnu par l’administration.

La création de l’Association des bibliothécaires français en 1906 rassemble les modernistes autour d’une nouvelle conception de la bibliothèque, gratuite, en accès libre, ouverte aux enfants. Eugène Morel s’inspire de sa connaissance du système anglo-saxon, il souhaite une loi sur les bibliothèques, une école, un corps unique de professionnels, la création d’un service ministériel. Il pose les premiers jalons d’un discours de modernisation mais il ne sera reconnu très tardivement. La création de l’ABF réunit une profession très hétérogène. Le métier est très partagé entre les savants des grandes bibliothèques et les promoteurs de la lecture publique.

Le métier de bibliothécaire se caractérise par la permanence de cette double origine. Les bibliothèques de lecture publique cherchent leur reconnaissance du côté du public, les bibliothèques d’étude et de recherche déterminent leur légitimité à partir du savoir scientifique. Le métier est aussi traversé par les mutations technologiques qui transforment les conditions d’exercices et interrogent régulièrement sur l’avenir.

Aujourd'hui

La polyvalence est incontournable,  le bibliothécaire doit être technicien, gestionnaire, animateur, médiateur et bien sûr informaticien. Le recensement des métiers réalisé par Anne Kupiec en 1994 comptabilise 31 métiers dans les bibliothèques.

Au-delà des controverses, la majorité des professionnels se reconnaissent dans certaines valeurs communes. Ils ont tous la conviction que leur métier est fondé sur le partage du savoir et de la culture. Il ne peut s’exercer sans échanges et rapports humains, il est profondément lié aux évolutions sociales. Enfin, c’est un métier technique, de la petite bibliothèque rurale au Collex en astronomie, les professionnels utilisent la même base de connaissances, d’outils spécifiques et de savoir-faire. Grâce à ces compétences multiples et à ces valeurs singulières, l’exercice du métier est passionnant.

C’est donc

Un Métier de conviction : l'information et la culture sont des biens publics, la démocratisation culturelle se réalise par le partage du savoir. La culture et l’écrit sont des instruments de construction de soi.

Un Métier de relation : ouvert sur les évolutions sociales, adaptable au contexte territorial, une fonction empathique indispensable dans les différentes formes professionnelles, avec le public mais aussi avec les partenaires, les services et au sein de l'équipe.

Un Métier technique : avec des connaissances propres, des méthodes, des savoir-faire, des outils. L'évolution technologique est une constante des métiers de la communication.

En savoir plus :

Écouter les interventions de l'atelier du livre (BNF)  : Bibliothécaire(s) : d’hier à demain, du 18 nov. 2021